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DANS LES REMOUS


Au gouffre où l’infini tournoie
Éternellement continu !
Dans son propre cœur on se noie.

Tenir le fruit et la semence
De tout dans ton poing si ténu,
Voilà ton espoir. Mais commence
Par toi-même, pauvre ingénu.
À s’étudier, soi, tout nu,
Que de jours en vain l’on journoie !
Et de quoi s’est-on souvenu ?
Dans son propre cœur on se noie.

ENVOI

Prince, alchimiste au front chenu,
L’or du ciel point ne se monnoie.
Tu veux plonger dans l’inconnu ?
Dans son propre cœur on se noie.