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MES PARADIS


LXXIV


Qui donc n’a pas rêvé d’être un Napoléon ?
De ceci, de cela, des arts, de l’industrie,
De la Bourse ! Il en est de la moutarderie,
Du journal, de la rampe et de l’accordéon.

S’appelât-il Léon, voire Pantaléon,
Chacun veut qu’en passant la gloire lui sourie.
Les grands hommes sont trop. Tu t’épuises, patrie.
Tu vas faire craquer les murs du Panthéon.

Quels flots de ruban rouge ! On le débite au mètre.
Que de gens sur un socle ! Où pourrons-nous te mettre,
Peuple marmoréen de dieux en paletots ?

Faudra-t-il, sur Paris dressant un vaste dôme,
En monuments pieux changer les Rambuteaux
Et tous les becs de gaz en colonnes Vendôme ?