Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
DANS LES REMOUS


Tiens, cent sous ! Que ton cœur s’arrose
D’eau d’af qui le foute à l’envers.
On vit sans pain ; pas sans toi, rose.

Le long des murs noirs de l’usine,
Avril rit dans les mâchefers.
Sous le rideau de ma voisine
J’aperçois des bouquets offerts.
La mignonne chante au travers,
Rose, en dépit de la chlorose
Que lui font les jeûnes soufferts.
On vit sans pain ; pas sans toi, rose.

ENVOI

Prince, les sots et les pervers
Disent que ça suffit, la prose.
Mais le monde a besoin des vers.
On vit sans pain ; pas sans toi, rose.