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thermidor


Au bois vert de mon cœur ton œil mit l’étincelle.
Si tu dois en jeter les cendres quelque jour,
En serai-je plus mort ? en deviens-tu moins belle ?
La souffrance n’est rien. Le tourment le plus lourd
C’est d’être un oiseau sans aile,
D’être un homme sans amour.

Va, prends ma vie, elle est à toi, je te la livre.
Écris ce qui te plaît sur ce grand vélin blanc.
Déchire, si tu veux, tous les feuillets du livre.
Mange ma chair, bois mon esprit, vide mon flanc.
Mais vivons ! c’est encor vivre
Que de voir couler son sang.