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les caresses

XXX


Ô maîtresse, ta bouche exécrable et charmante
Est un rosier fleuri de baisers chauds et frais
Qui laissent après eux comme un parfum de menthe.
On me dit que tu dois mentir. Et puis après ?
Je veux que ta lèvre mente ;
Bah ! si tes baisers sont vrais !

Donc, au clair de la lune, ô chère, ouvre ta porte !
Donc, au fond de l’alcôve, ô belle, ouvre tes bras !
Ton corps est le tombeau de ma volonté morte.
Enfer ou paradis, sois ce que tu voudras.
Baise-moi d’abord ! Qu’importe
Ce qu’après tu me feras ?