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les caresses

XXIX

lendemain de fête


Qu’as-tu donc ce matin, chère ? Tu n’es pas gaie.
Parce que ta frimousse est un peu fatiguée,
Ta lèvre un peu pâlie et ton front un peu lourd.
Vas-tu me reprocher d’avoir bu trop d’amour ?
Laisse là ton miroir où tu me fais la moue.
Que veux-tu, moi qui n’ai point de rose à la joue,
Comme toi je ne puis être pâle au réveil.
Est-ce ma faute, à moi, si mon cuir peu vermeil,
Lui que le travail tanne et que le soleil dore,
Est plus solide au feu que ta fraîcheur d’aurore ?