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du Chev. Grandisson.

forces m’ont manqué pour le suivre. Je me suis hâtée de retourner à mon cabinet, aussi déconcertée qu’un enfant. Vous savez, ma chere, que depuis quelque tems, je n’étois pas bien. J’étois foible, & la joie m’étoit presqu’aussi difficile à supporter que la douleur.

Ma Tante est montée. Mon Amour, qui vous empêche donc de descendre ? Quoi ! vous êtes en larmes ? Vous paroîtrez singuliere au plus aimable homme que j’aie vu de ma vie. Monsieur Deane en est amoureux… Chere Tante, je ne suis déja que trop humiliée, lorsque je me compare à lui. Je serois fâchée de paroître singuliere ; mais mon Oncle m’a tout-à-fait déconcertée. Cependant je connois ses bonnes intentions, & je ne dois pas m’en plaindre. Je vous suis, Madame.

Ma Tante est descendue devant moi. Sir Charles, au moment que j’ai paru, s’est avancé vers moi d’un pas fort animé, mais d’un air tendre & respectueux. Il a pris ma main, & se baissant dessus : Quelle joie, m’a-t-il dit, de revoir ma chere Miss Byron, & de la revoir en bonne santé ! Vos moindres peines, Mademoiselle, seront toujours partagées.

Je l’ai félicité de son retour. Il ne m’a pas été possible de parler haut. Mon désordre ne peut lui être échappé. Il m’a conduite vers un fauteuil ; & sans cesser de tenir ma main, il s’est assis près de moi. Je ne l’ai pas