Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
Histoire

pourra trouver dans son chemin. « Il ne doute pas, dit-il, que le favori de M. Deane ne soit le Chevalier Grandisson ; mais si des Amans si froids obtiennent la préférence sur un homme aussi ardent que lui, il se trompe dans les idées qu’il a toujours eues de la conduite & du jugement des Femmes en amour. Un Amant discret, ajouta-t-il, est un caractere qui blesse la nature. Les Femmes, suivant cet odieux Personnage, veulent être dévorées : que dites-vous, ma chere, d’un tel monstre ? & si Miss Byron se contente des restes d’une autre Femme, car il est, dit-il, bien informé, il sait ce qu’il devra penser de sa fierté. » De-là il s’est jetté, à l’ordinaire, dans les plus malignes réflexions sur notre sexe. Les menaces de cet homme-là me causent de l’inquiétude. Plaise au Ciel que votre Frere ne trouve point, à mon sujet, d’autres embarras de la part des Insolens !

Des visites qui nous surviennent, & l’heure de la poste, m’obligent de finir plus tôt que je ne l’aurois souhaité.

N. B. M. Deane écrit à Sir Charles pour lui expliquer l’origine, la fortune & les espérances de Miss Byron. Son bien, qui n’étoit que d’environ douze mille livres sterling de capital, devient plus considérable des deux tiers par les donations de ses Parens, & sur-tout par celle d’un homme qui ne se nomme point, mais qu’on reconnoît aisément pour M. Deane même. Il ajoute que Miss Byron