mes résolues d’être prudentes, & de ne pas donner notre opinion jusqu’à la fin des événemens. Cependant, à ne considérer que le devoir filial, nous croyons qu’elle doit se marier. Mais je répéte : fasse le Ciel que Clémentine soit ferme dans sa résolution !
On m’avertit que ma Sœur arrive. Je la vois paroître. Mon goût, Henriette, est de représenter ce qui se passe sous mes yeux. Je le tiens de vous & de mon Frere ; & comptez que je l’exercerai plus souvent. Il n’y a que cette maniere, pour donner de la chaleur au style.
Votre servante, Mylady.
Bonjour, ma Sœur. Écrivant ? À qui ?
À notre Henriette.
Je veux lire votre Lettre. Permettez-vous ?
Myl. G. Volontiers. Mais lisez tout haut, pour m’apprendre ce que je viens d’écrire.
À présent, rendez-moi ma Lettre : j’y ajouterai ce que vous en pensez.
Myl. L. Je pense que vous êtes une fort bisarre Créature. Mais je n’approuve point vos dernieres lignes.
Myl. G. Mes dernieres lignes… ! Elles sont écrites. Eh ! Pourquoi donc, Mylady L… ?
Myl. L. Comment pouvez-vous tourmenter ainsi notre chere Miss Byron, par de fâcheuses conjectures ?
Myl. G. Mes suppositions sont-elles impossibles ? Mais j’ai fini ; par de fâcheuses conjectures.