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du Chev. Grandisson.

château de Selby ? vous ne verrez point ma fille Byron ? vous ne verrez point sa Tante ? Non, Madame. Il me supplia de l’excuser. Il me parla de me laisser un paquet de Lettres ; & paroissant en tirer une de sa poche, il rompit le cachet, & mit plusieurs Lettres sur une table. Il refusa de se rafraîchir. Il demanda deux mots d’explication sur ce qu’il avoit laissé ; il fit une profonde révérence, & s’évanouit.

À présent, chere Mylady, je répete ma question : qu’est devenu votre frere ? Pardon pour ce badinage. Madame Sherley parlant d’une visite si soudaine & si courte, comme d’une apparition, je n’ai pu résister à la tentation de vous surprendre, comme nous l’avons été. Comment Sir Charles a-t-il pu faire le voyage, ne voir que ma Grand-mere, & quitter aussitôt le Canton ? Est-ce par ménagement pour nous, ou pour lui-même ?

La vérité simple, c’est que Madame Sherley étoit seule, comme je l’ai dit, qu’on vint l’avertir qu’un Étranger de grande apparence demandoit à lui parler, & qu’elle l’a vu. Il se nomma : votre caractere, Madame, & le mien, lui dit-il, nous sont si bien connus à tous deux, que sans avoir jamais eu l’honneur d’approcher de vous, je me flatte que vous pardonnerez une visite si hardie. Il s’étendit alors sur les louanges de votre Amie. Avec quelle satisfaction, ma chere, l’indulgente Mere nous les a-t-elle répétées d’après