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du Chev. Grandisson

tant de nouveaux Amis, j’ai cru la voir embarrassée du spectacle. Dans les Assemblées, à table, elle se prêtoit de bonne grace aux circonstances : mais, dans les promenades, que le beau tems faisoit recommencer plusieurs fois le jour, elle saisissoit la premiere occasion pour s’écarter, avec Madame Bémont, ou mes Sœurs. Ensuite, les foiblesses de sa Mere, qui continuoient d’être fréquentes, & qu’on ne pouvoit plus lui cacher, l’ont portée à passer, près d’elle, une grande partie du jour.

Sir Charles n’étoit pas là, pour serrer le nœud de la société par ses charmantes conciliations. Moi j’étois, sans cesse, à donner des ordres dans toutes les parties d’un vaste Château, pour une compagnie si nombreuse. Mes deux Sœurs croyoient devoir leur principale attention aux derniers venus. Le Comte de Belvedere, quoique sorti du tombeau, & comme éclairé d’un nouveau jour, n’osoit s’approcher de la source de sa vie & de sa lumiere, du moins avec une liberté qu’on ne lui accordoit pas encore. Le Seigneur Jéronimo étoit aux prises avec ses nouveaux remedes. Mon Oncle avoit entrepris, à ma priere, de conduire secrettement l’ouvrage du Parc ; & M. Édouard Grandisson, revenu de ses anciennes erreurs, mais toujours galant, avoit conçu, dès le premier jour, un goût si vif pour notre chere Nancy, qu’il ne pouvoit s’éloigner d’elle un instant. Ainsi chacun