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Histoire

Sir Charles. Chere Tante, qu’ai-je dit ! Ah ! ces petites émotions ne tiennent point devant lui. Quels ressentimens sa vue ne feroit-elle pas oublier !

Pendant que je me partage entre la Marquise, sa Fille, Madame Bemont & mes Sœurs, c’est-à-dire, dans les tems où l’on n’est point assemblé, Sir Charles se donne au Marquis, aux deux Freres, aux Cousins, au Pere Marescotti, & sur-tout au Comte de Belvedere. Mais il n’est plus question de pitié & de consolation pour le Comte. Les derniers événemens l’ont ramené à la vie. Il ne pense plus à son départ ; & quoique du côté de Clémentine il ne paroisse favorisé d’aucune distinction, tout le monde s’apperçoit de ses espérances. Réellement on ne le prendroit plus pour le même homme. Il porte la tête plus haute ; il a le regard plus vif & plus doux, le visage plus ouvert, & dans les manieres un air de galanterie qui surprend, après la sombre tristesse où nous l’avons vu plongé. Miracle du petit Dieu ! s’écrie souvent la plus badine de mes deux Sœurs. En effet, quelle étrange passion, qui change ainsi tout d’un coup le caractere, & jusqu’à la physionomie d’un homme sensé ! Et les exemples n’en sont pas plus rares dans les femmes. Qu’on nous interroge, Clémentine & moi.

M. Lowther continue sa nouvelle méthode, pour le traitement du Seigneur Jéronimo, & ne cesse pas de la vanter. C’est