Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/421

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
215
du Chev. Grandisson

retirée qu’après lui avoir vu reprendre ses forces. Mais, quoiqu’une altération si subite puisse être expliquée par les circonstances, ces rechûtes nous alarment, & mêlent beaucoup d’amertume à notre satisfaction. Vous comprenez qu’on s’est bien gardé d’en informer Clémentine. Il seroit cruel, que la paix de son esprit & de son cœur fût troublée par des craintes, auxquelles moi-même je ne puis m’arrêter sans frémir.

Mais ne prenez aujourd’hui, ma très-chere Tante, que ce qu’il y a d’agréable & d’heureux dans ma Lettre. Je ne vous ai promis que des images de joie, & j’en attens d’aussi vives de la vôtre, par le premier ordinaire ; car vous ne m’avez fait craindre aucun obstacle, qui puisse retarder le bonheur de ma Lucie. La réponse, que Sir Charles fait ce soir à la demande de M. Belcher, est un autre événement qui ne peut jeter de langueur dans vos Fêtes. Cependant, ne comptez pas que tous les mariages se fassent au Château de Selby. Sir Charles m’a dit, en peu de mots, qu’il est résolu d’écrire aussi à sa Pupille ; non-seulement pour l’informer du consentement qu’il donne à la recherche de son Ami, & lui conseiller de recevoir ses soins, mais pour la disposer à remettre ici la célébration. Je ne fais encore que soupçonner ses vues. Puissent-elles nous conduire à l’heureuse fin qu’il se propose ! Mylady Reresby, que je crois en possession de cette qualité, depuis le 24, ne refusera point, j’en suis sûre, de nous ra-