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Histoire

source ! la Vertu lui doit un meilleur nom. À l’égard de Clémentine, reprit-il, en s’adressant au Marquis, je crois qu’on peut la laisser dans ses idées, jusqu’à la confirmation de son rétablissement ; les nouvelles impressions qui peuvent avoir remis de l’ordre dans les traces du cerveau, demandent peut-être le tems de se fortifier ; & sans s’expliquer particulierement sur l’invention de M. Lowther, il reconnut avec lui les avantages qu’on peut tirer des affections de l’ame, pour la guérison des infirmités du corps.

Les effusions de ma joie n’auroient pas été si réservées, & celles de la Marquise auroient éclatté malgré sa langueur, si Camille, rentrant avec les deux Lettres, n’eût attiré toute notre attention sur elle. Sa Maîtresse les avoit lues : elle avoit paru frappée du plus vif étonnement. Mais recueillant les forces de sa raison, & comme jalouse de lui conserver tout l’ascendant qu’elle avoit repris, elle s’étoit possédée jusqu’à se tourner paisiblement vers ses Confidens : voyez, Messieurs, avoit-elle dit, en leur présentant les Lettres, s’il manque quelque chose à la vérité des faits. Le Pere Marescotti & M. Barlet avoient loué le Ciel après leur lecture, & s’étoient regardés mutuellement avec diverses marques de surprise & d’admiration. Alors Clémentine, rendant les deux Lettres à Camille, lui avoit ordonné de les remettre à sa Mere, & de nous assurer tous que sa retraite, dont elle nous prioit de ne pas nous offenser dans cette occasion, seroit bientôt justifiée par des explications surprenantes.