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du Chev. Grandisson

tion dans le petit bois, où Clémentine aime à se promener seule. Je ne serois pas surprise qu’ils s’y fussent retirés ensemble, si l’on ne m’assuroit que Clémentine y étoit alors, & que n’en étant point sortie à leur arrivée, il faut qu’elle y ait passé quelque tems avec eux. Cependant ces deux graves Personnages, que j’ai rencontrés depuis, ne m’en ont pas dit un mot. Auroient-ils eu la même réserve pour Sir Charles ? C’est ce que je saurai bientôt. Après tout, je n’y vois rien d’étrange que leurs précautions ; car il est fort simple qu’ils cherchent quelquefois à distraire Clémentine par les agrémens de leur entretien, & qu’ils ne m’aient rien dit d’un bon office d’amitié, que je dois les croire portés à lui rendre. Leurs précautions même pouvoient ne regarder qu’elle, dans la crainte que deux hommes si sages peuvent avoir eue de l’interrompre mal-à-propos.

21 Mai.

Sir Charles n’est informé de rien. Le Docteur Barlet a passé néanmoins quelques heures avec lui ; & ce qu’il y a de surprenant, on l’avoit vu ce matin retourner au Bois, accompagné du Pere Marescotti, & tous deux avec les mêmes précautions : il paroît même, suivant leur marche, que je me suis fait représenter, qu’elles regardoient moins Clémentine, que ceux qui pouvoient les appercevoir, & dont ils vouloient éviter la vue. Sir Charles, à qui j’ai raconté les cir-circonstances,