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Histoire

voyez, s’en tient inviolablement aux articles ; mais remarquez, ma chere, qu’en vous supposant libre d’embrasser le parti du Cloître, tous les souvenirs d’une premiere inclination, qui vous rendroient coupable dans l’état du mariage, ne seroient pas moins contraires à vos vœux de Religion. Croyez-vous qu’alors le Cloître vous rendît plus heureuse ?

Quoi, Madame ? me soupçonneriez-vous, comme Olivia, d’une coupable inclination ?

Rien n’est plus éloigné de mes idées ; mais vous me permettrez aussi de ne pas vous croire absolument un Ange. Êtes-vous bien persuadée, ma chere, que si certaine raison vous oblige de refuser vos vœux à M. le Comte de Belvedere, ou à tout autre homme, elle vous laisse la liberté de les offrir à Dieu ?

Cet argument, Madame Bémont, a-t-il quelque rapport au cas présent ?

Un moment, s’il vous plaît, ma chere ; vous en rappellerez aux articles, si vous ne permettez pas que je continue : & votre silence m’encourage. Quelles étoient tout-à-l’heure vos observations sur l’Histoire de Miss Jervins ? N’y a-t-il pas quelque ressemblance entre son cas & le vôtre ?

Sûrement, Madame, je ne ressemble pas tout-à-fait à Miss Jervins. Ô ! Madame, que je suis tombée dans votre opinion !

Vous ne l’êtes point, ma chere Clémentine. Vous n’êtes tombée dans l’opinion de