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du Chev. Grandisson

Quoi, Monsieur ! à titre d’Homme, qui espere de moi quelque chose de plus ?

Non, Mademoiselle, à titre seulement d’Ami de toute votre Famille ; sans autre vue, à présent qu’ils vous verront si déterminée, que d’obtenir vos vœux, vos prieres pour le bonheur de sa vie, comme vous souhaitez sûrement les siennes.

J’y consentirois dans cette seule vue… Mais s’il attendoit de moi quelqu’autre faveur, s’il se flattoit… Ô Chevalier ! Mylady ! Madame Bémont ! qu’on ne me tente plus sur ce point ; ce seroit violer les articles. Toute persuasion ne seroit qu’une violence.

Il n’est question, Mademoiselle, de rien de cette nature. Les articles seront inviolablement observés du côté de vos Parens. Mais vous voyez que Madame Bémont, dont l’intention étoit de ne remettre jamais le pied dans cette Isle, y est revenue pour obliger votre Mere. Et si dans l’affliction que tout le monde a ressentie de cette absence, l’Homme, pour qui votre Famille a toujours eu de l’estime, avoit accompagné votre Pere, vos Freres…

Sir Charles s’est arrêté, en la regardant d’un air si sensible, & mettant dans ses yeux, lorsqu’ils ont rencontré les siens, une tendresse si modeste (Toutes les graces de la douce persuasion sont à lui !)

Ô Chevalier ! votre demande, votre demande ! Dites en quoi je puis obliger le plus obligeant des Amis, des Hommes.

Je vous le dis, Mademoiselle, (en se