Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/304

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
Histoire

merciant le Ciel, de pouvoir serrer encore une fois contre son sein sa chere jeune Maîtresse, & protestant qu’elle ne se plaignoit de rien.

Sir Charles n’oublia point de demander grace pour Laure. Clémentine assura qu’elle ne méritoit aucun blâme, qu’elle lui avoit obéi avec répugnance, & qu’obtenant grace pour elle-même, Laure devoit l’obtenir aussi. Mon très-cher Amour, dit la Marquise, nous sommes convenus que vos Domestiques seroient de votre choix. Le Chevalier, nous n’en doutons point, pensoit à Laure, en proposant cet article. Le jeune Anglois n’y sera pas moins compris. Leur sort, chere Clémentine, est entre vos mains.

M’est-il permis, reprit Sir Charles, de faire pour moi-même une demande à Clémentine ? une demande qui s’accordera parfaitement avec les articles ?

Il n’y en a point, Chevalier, répondit-elle, que je sois capable de vous refuser.

Je ne la ferai point aujourd’hui, Mademoiselle, ni même demain. Après les agitations que nous avons soutenues aujourd’hui, demain doit être un jour de repos. Toute la compagnie me fera l’honneur de dîner chez moi Vendredi. Les articles peuvent être signés ce jour-là, & je remets à vous demander alors une grace que je me flatte d’obtenir.

L’invitation de Sir Charles fut civilement acceptée ; & demain…

Clémentine & Madame Bémont, qui demandent à me voir. Charmante surprise !