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Histoire

aurez le pouvoir de faire par le second article, si vous l’acceptez. Que Sir Charles a bien consulté vos généreuses inclinations ! Toute ma crainte est que vos Parens ne souscrivent point à la partie qui dépend d’eux. S’ils le font, à quelles espérances ne renoncent-ils pas eux-mêmes ?

Elle a paru méditer. Ensuite, rompant le silence : est-ce réellement votre opinion, Mylady ? Votre opinion jointe à celle du Chevalier ? Permettez que je considere…

Elle s’est levée, elle a fait deux ou trois tours dans le cabinet. Ensuite, pensant au projet de Sir Charles pour son voyage d’Italie : avec quelle bonté, quelle complaisance va-t-il au-devant de mes desirs ! Et vous, Madame, pouvez-vous, voulez-vous entreprendre le voyage avec nous ? Oh ! que ces ouvertures sont flatteuses !

Elles me flattent beaucoup aussi, Mademoiselle. Si nous partons, ne m’aimez dans votre Italie, qu’autant que je vous aime dans notre Angleterre, & je serai heureuse dans un Pays dont on vante d’ailleurs la beauté. Mais, très-chere Sœur, que ferons-nous, pour obtenir de vos Proches leur consentement à ces articles ? Me jetterai-je à genoux devant votre Pere & votre Mere, votre main dans la mienne, & toutes deux noyées dans nos larmes ?

Toujours bonne, toujours noble, Mylady Grandisson ! Mais parviendrai-je d’abord à calmer mon propre cœur, pour céder la partie qui me concerne ?