Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
du Chev. Grandisson.

changement d’état. Il m’a dit qu’il avoit évité de s’expliquer, & qu’il garderoit la même conduite, jusqu’à ce qu’ils fussent établis & que Clémentine parût un peu composée ; qu’il verroit alors ce qui seroit convenable aux circonstances, mais que dans l’intervalle, les argumens de part & d’autre étoient moins propres à lever les difficultés qu’à les fortifier.

Le Prélat s’est fort attendri, en lui racontant l’effet que les premieres nouvelles de la fuite de Clémentine avoient produit sur sa Mere. Pendant deux jours, cette pauvre Dame n’avoit pas eu l’esprit dans une meilleure assiette que sa Fille ; & lorsqu’on eut vérifié que Clémentine étoit partie pour l’Angleterre, elle insista si fortement à la suivre, que pour modérer cette impétuosité, il fallut lui promettre que la visite qu’on se proposoit de faire à Sir Charles, seroit avancée. Son impatience ne la quitta point, mais elle se trouva un peu mieux, après cette promesse : c’est ce qui a déterminé la Famille à partir en plein hiver ; & c’est aussi par un mouvement de compassion pour cette malheureuse Mere, que Madame Bémont a consenti à les accompagner.

Sir Charles est allé porter à Clémentine de nouveaux motifs d’espérance & de consolation. Il doit passer, de-là, chez le Comte de Belvedere, pour le féliciter de son arrivée, & se rendre ensuite à Grosvenor Square, où il saura de la noble Famille, quand il me sera permis d’y paroître.