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Histoire

nous sommes entretenus que de ce qui s’est passé entre la Famille & lui, depuis son arrivée à Douvres, jusqu’à leur entrée à Londres. Ils lui ont témoigné la plus vive reconnoissance, pour être venu lui-même au-devant d’eux & leur avoir amené M. Lowther. Mais lorsque, sur leurs pressantes questions, il leur a dit qu’il avoit eu des nouvelles de leur Clémentine, & qu’elle étoit entre des mains honorables & fidelles, le Marquis a levé les yeux, dans un transport de tendresse ; la Marquise, joignant les mains, a voulu louer le Ciel & n’a pu remuer que les levres : tous les autres ont fait éclater leur joie, avec des expressions passionnées.

Sir Charles les a trouvés dans la sincere disposition de pardonner à leur chere Fugitive ; c’est le nom que le Prélat lui donne toujours : mais comptez, a-t-il dit, qu’il n’y a d’espérance de rétablir sa santé, qu’autant que nous céderons au désir qu’elle a de s’ensevelir dans un Couvent, ou que nous pourrons lui inspirer du goût pour le mariage : & si vous, Chevalier, vous avez la bonté de vous joindre à nous, je ne doute point du succès pour le second point. Sir Charles a blâmé leur précipitation. C’est en partie la faute du Général, a répondu le Prélat, en partie la sienne ; car elle leur a fait espérer plus d’une fois qu’elle pourroit se rendre.

J’ai supplié Sir Charles de ne pas se laisser persuader d’entrer dans leurs vues, si elle continue de marquer de l’aversion pour un