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Histoire

Notre Maison de Grosvenor-Square est prête à recevoir le reste de ces nobles Étrangers.

Aussi-tôt que j’aurai pu calmer un peu mes esprits, je cours chez Mylady L…, dans la vue de rassurer Clémentine, du moins si je lui trouve l’esprit assez présent pour recevoir cette nouvelle. Sir Charles l’a déja mise dans la disposition de souhaiter que cette crise fût passée. C’est une crise en effet. Je suis presque aussi touchée pour elle, qu’elle peut l’être pour elle-même. Cependant elle n’a pas des Parens cruels. Puisse-t-elle conserver quelque présence d’esprit !

Avec quelle agitation je vous écris ! Vous n’en serez pas surprise. Je n’ai pas votre fermeté d’ame. Non, non, ma chere Grand-Maman, je ne vous ressemblerai jamais.

Mardi à 2 heures.

C’est du cabinet de Mylady L… que je vous écris. J’ai fait, aussi doucement que je l’ai pu, mon ouverture à la chere Clémentine. Elle avoit commencé le sujet, en me disant qu’elle prioit nuit & jour pour la sureté de ses Amis, & qu’elle trembloit que des santés si cheres n’eussent beaucoup à souffrir. Je lui ai repondu qu’elle seroit bientôt délivrée de cette peine ; que Sir Charles avoit reçu avis qu’ils étoient heureusement entrés dans un certain Port, & qu’il venoit de partir avec plusieurs voitures, pour ne les laisser manquer d’aucune commodité en arrivant.