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du Chev. Grandisson.

recevoir du soulagement ?

Mylord & Mylady L… s’efforcent de divertir leur mélancolie Étrangere, en lui procurant la vue de tout ce qu’ils croient capable de l’amuser. Mais jusqu’à présent, il ne paroît pas qu’elle prenne une haute idée du Païs. Si le calme pouvoit renaître dans son cœur, elle verroit tout d’un œil différent.

Je reçois à ce moment votre Lettre d’hier. Si les affaires, qui rappellent nos Amis, sont si pressantes qu’ils ne puissent demeurer plus longtemps, partez avec eux, mon cher Amour, comme vous le proposez, & venez passer quelques jours à Londres. Ils sont extrêmement obligeans de vouloir vous accompagner jusqu’ici. Mon consentement, chere Henriette ! Pourquoi cette demande, lorsque votre inclination vous y porte ? Suis-je capable de ne pas approuver ce qui peut vous plaire ? Si j’étois certain de votre résolution, j’irois au-devant de vous. Mais vous serez avec un bon nombre de chers Amis. Dites à Émilie que j’ai reçu la visite de sa Mere & de M. Ohara ; je suis si satisfait d’eux, que je me propose de la leur rendre Lundi.

À présent que j’ai l’espérance de revoir bientôt mon Henriette, je lâche la bride à tous mes désirs, & je mets au premier rang celui de n’être jamais séparé d’elle.