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du Chev. Grandisson.

chere Sœur pour vous conduire chez elle. Je vais prévenir là-dessus les Femmes de cette maison, & je me charge de voir l’honnête Patron, dont Laura m’a vanté la conduite & les soins, pour le remercier au nom de tous nos Amis communs.

Vous m’encouragez à lever les yeux, Monsieur, & je me croirai fort honorée de la visite de vos Sœurs. Mais ne commencerons-nous pas par examiner ensemble s’il convient que j’accepte vos offres ? Je suis prête à me conduire par vos conseils. Quoique dans ma téméraire démarche j’aie marqué peu d’égards pour mon honneur, je ne voudrois pas, s’il étoit possible, qu’une premiere erreur en entraînât une seconde. Vous, Monsieur, en qualité de Frere & d’Ami, éclairez-moi sur ma conduite.

Votre honneur, Mademoiselle, sera mon premier soin. Je connois très-sincérement que je ne puis vous donner à présent de meilleur conseil. À présent ! interrompit-elle avec un soupir. Ce point fut encore débattu quelques momens. Les motifs de son scrupule étoient une délicatesse au-dessous d’elle, & dont je la fis rougir. Enfin j’eus le bonheur de la convaincre que la protection d’une Sœur de son quatrieme Frere étoit ce qu’elle avoit de plus convenable à choisir.

Je descendis pour informer ses Hôtesses du changement qui devoit arriver le lendemain. Ensuite étant remonté à son appartement, j’y passai avec elle une partie de la soirée. Dans tout le cours de notre entretien,