Pauvre Émilie ! Rendez, rendez-moi… Et mes larmes m’ont empêché de finir.
A-t-on jamais vu de pareille Folle ? Qu’avois-je besoin de nommer Émilie ?
Il a tiré le papier de sa poche. Je venois pour vous le rendre (en me le mettant entre les mains). J’y ai reconnu votre écriture, Mademoiselle. Je l’ai plié aussi-tôt. Il n’a pas été ouvert depuis, & je ne me suis pas permis d’en lire un mot.
Êtes-vous sûr, Monsieur, de ne l’avoir pas lu ?
Je vous le jure, Mademoiselle.
J’ai repris courage. Heureuse récompense, ai-je pensé, pour m’être refusé, malgré les instances de Charlotte, de lire une Lettre qu’elle s’étoit procurée par des voies clandestines !
Mille, mille remercimens, Monsieur, d’une action si noble. Vous m’auriez rendue malheureuse pour long-temps, si vous aviez lu ce papier.
Oh ! Mademoiselle, vous excitez à présent ma curiosité. Peut-être votre générosité vous permettra-t-elle de la satisfaire, quoique je ne me fusse point pardonné d’avoir tiré avantage d’un simple accident.
Je consens, Monsieur, à vous en communiquer une partie.
Celle qui regarde Émilie, je vous la demande en grace, Mademoiselle. La pauvre Émilie, dites-vous… vous m’avez alarmé. Peut-être doit-il manquer quelque chose à mon bonheur. Qu’est-il arrivé à la pauvre Émilie ? Auroit-elle commis quelque im-