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du Chev. Grandisson.

une grace, a repris ma Grand-Mere : c’est, Monsieur, de n’user jamais de ces termes vagues, pour exprimer les personnes par leur Pays ; en un mot, de ne jamais parler de l’admirable Clémentine avec réserve. Ne faites pas difficulté, Monsieur, de prononcer son nom devant Henriette, devant moi & ma Fille Selby. Vous le pouvez librement. Nous l’avons toujours respectée, & nous ne cesserons point de lui rendre l’hommage qu’elle mérite, pour le glorieux exemple qu’elle a donné à son Sexe. Monsieur, ai-je dit en me baissant vers lui, je me joins à cette priere. Ma Tante, qui avoit entendu une partie de notre conversation, s’est approchée pour lui tenir le même langage. Mylady G…, a-t-elle ajouté, vous rendra témoignage, Monsieur, qu’en vous demandant toutes trois cette grace, nous n’avons point le cœur si bas, que nous pensions à vous en faire un compliment. Il a répondu qu’il lui étoit impossible de se l’imaginer, & que notre générosité nous faisoit autant d’honneur qu’à Clémentine ; qu’il marqueroit, au Seigneur Jeronimo, quelques-unes des circonstances qui faisoient la joie de son cœur ; qu’elles feroient le bonheur de son cher Ami ; & que l’excellente Clémentine en auroit d’autant plus de satisfaction, qu’elle desireroit uniquement d’être assurée que, pour la naissance & les perfections de l’ame, l’Homme qu’elle avoit honoré de son affection ne perdoit rien au choix qu’il faisoit dans sa Patrie.

Demandons au Ciel, ma très-chere My-