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Histoire

tions mutuelles de tous nos Amis, & la vive peinture de leur joie. Quelle confiance n’ai-je pas tiré de son approbation ? Et m’ayant assurée que mon Oncle me loueroit, aulieu de me railler, je suis descendue avec plus de courage que je n’en avois en montant.

Sir Charles & ma Grand-Maman étoient à parler ensemble, assis l’un près de l’autre, lorsque je suis entrée. Toute la Compagnie s’est levée à ma vue. Ô ma chere ! Quelle Princesse l’amour déclaré d’un tel Homme a fait de moi ! Combien l’importance que l’amitié me donnoit dans ma Famille n’est-elle pas augmentée. Mon Oncle n’a pas eu de repos, qu’il ne m’ait comblée de caresses. Il s’est avancé le premier, pour me dire mille choses tendres. Sir Charles, lui ayant laissé le temps de se satisfaire, est venu à moi de l’air du plus respectueux amour ; & prenant ma main, il m’a placée sur un fauteuil, entre ma Grand-Maman & lui. Fille adorée ! m’a dit cette chere & tendre Mere, en m’embrassant, vous avez répondu à l’opinion que j’ai de vous. J’étois bien sûre de pouvoir me fier à un cœur, qui a toujours été au-dessus de l’affectation & du déguisement. Je lui ai répondu que la générosité de Sir Charles Grandisson m’avoit encouragée dans mon embarras & dans mes doutes. Il a juré, en tenant une de mes mains dans les siennes, tandis que ma Grand-Mere tenoit l’autre, que si le Ciel ne lui avoit pas donné Miss Byron pour objet de ses espérances, il n’auroit jamais pensé au Mariage, après ce qui lui étoit arrivé en Italie. Je vous demande