Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
Histoire

présence la conversation d’hier avec Miss Byron. Non, Monsieur, lui a-t-elle répondu avec un sérieux affecté, c’est ce qu’on ne permettra point. Il a paru fort surpris, & même un peu ému… Ma Tante l’a paru aussi, mais moins qu’elle ne l’auroit été, si elle n’avoit su quel agréable tour cette excellente Mere donne quelquefois à ses idées. C’est ce qu’on ne permettra point ! a répété Sir Charles. Non, Monsieur, lui a-t-elle dit encore. Mais ajoutant aussi-tôt qu’elle ne vouloit pas le tenir long-temps suspendu ; dans les affaires de cette nature, a-t-elle continué, nous nous en sommes toujours rapportés à notre Henriette. Elle a de la prudence ; elle a le cœur très-reconnoissant. Nous vous laisserons ensemble, elle & vous, lorsqu’elle voudra vous entendre sur ce grand sujet. Henriette est au-dessus de toutes sortes de déguisemens. Elle sera obligée de parler pour elle-même, lorsqu’elle n’aura sa Tante ni moi pour témoins. Vous ne vous connoissez pas d’hier. Je me flatte, Monsieur, que vous ne serez pas fâché d’avoir l’occasion…

Et Miss Byron & moi, nous ne saurions desirer, Madame, l’absence de deux Témoins si chers & si respectés. Mais j’ose regarder votre idée comme un favorable augure : & se tournant vers ma Tante, il lui a demandé si, par son entremise, il pouvoit espérer de m’entretenir sur le champ. Ma Tante m’a prise à l’écart pour m’informer