resses de ma Tante, & toutes deux m’ont félicitée avec les plus tendres expressions.
Nous n’avons pu lire, sans une vraie peine de cœur, la Lettre qu’il m’avoit laissée. Elle est du Seigneur Jeronimo, qui presse votre Frere de donner à sa Sœur l’exemple qu’ils brûlent de lui voir suivre. Vous la trouverez ici, ma chere, mais n’oubliez pas de me la renvoyer. Pauvre Clémentine ! Il paroît que, sans avoir vu la derniere de Sir Charles, elle s’est laissée engager à la complaisance. Comme je vous envoie la sienne, je ne vous dis pas la moitié de ce qui me vient à l’esprit sur sa situation. Il s’en faut bien que les dernieres explications de votre Frere répondent à ses espérances. Pauvre Clémentine ! Puis-je lui refuser ma compassion ? Elle en mérite d’autant plus, que nous connoissons mieux que jamais ce qu’elle perd.
J’ai demandé à ma Tante la liberté de me retirer, mais j’ai su que Sir Charles avoit rejoint la Compagnie, avec une vivacité, dans l’air & les manieres, qui a charmé tout le monde, pendant que votre sotte Henriette n’a pu trouver la force de paroître le reste de la soirée. Il me manquoit, à la vérité, le motif de sa présence, car, au grand regret de l’Assemblée, il s’est excusé de demeurer à souper.
Cette longue Lettre partira demain matin, & de fort bonne heure, par une occasion qui se présente pour Londres. Demain… aujourd’hui pouvois-je dire,