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du Chev. Grandisson.

vous. Je partis. Les nouvelles méthodes qui furent employées pour le rétablissement de Clémentine, eurent le succès qu’on s’en étoit promis. Celles qu’on employa pour Jeronimo n’en eurent pas moins. On en revint aux propositions. Clémentine en retrouvant la santé, parut briller d’un nouvel éclat. Toute la Famille consentit à récompenser, par l’offre de sa main, l’homme auquel on attribuoit la guérison. Je ne vous dissimulerai pas, Mesdames, que ce qui n’avoit mérité jusqu’alors que le nom d’honneur & de pitié, devint admiration ; & j’aurois manqué même à la justice, je ne pouvois pas dire Amour. Je me regardai déja comme le Mari de Clémentine. Cependant il auroit été étrange que le bonheur de Miss Byron n’eût pas fait le second desir de mon cœur. Je me félicitai alors de n’avoir prétendu qu’à son amitié, & je me dévouai entiérement à Clémentine. C’est un aveu que je dois à la vérité, Mesdames : si j’avois refusé mon cœur à cette admirable Étrangere, j’aurois cru me noircir de la double tache d’ingratitude & d’injustice ; car si vous savez toute son Histoire, vous n’ignorez pas ce qu’elle a tenté contre le sien, & quel glorieux triomphe elle a remporté.

Il s’est arrêté ici. Notre silence n’a point cessé. Ma Grand’Mere & ma Tante se regardoient alternativement, mais à chaque partie de son discours, leurs yeux, comme les