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du Chev. Grandisson.

lui dit-il, votre triste histoire. Rassurez-vous, Madame. Il lui laissa quelques momens pour rappeller ses esprits ; & reprenant : vous voyez en moi, Madame, ajouta-t-il, un Ami prêt à vous remercier de tous les bons offices que vous nous avez rendus, & prêt de même à jetter le voile sur tous les sujets de plainte.

Elle ne put soutenir tant de bonté ; & dans son premier mouvement, elle voulut se jetter à ses pieds : mais il la retint. Votre malheur, lui dit-il, est de n’avoir point assez veillé sur vous-même. Cependant j’ai su que l’amour y avoit eu beaucoup de part, & que vous méritiez celui qu’on a eu pour vous. C’est le désordre de votre fortune qui vous a jettée dans notre famille. Vous avez fort bien gouverné cette Terre, pendant le séjour que vous y avez fait ; j’en ai des preuves, d’une main dont tout le monde doit respecter ici le témoignage.

Il y a beaucoup d’apparence que sir Thomas, dans ses Lettres, avoit représenté Madame Oldham à son Fils, comme une femme intelligente, à laquelle il confioit le soin de ses affaires ; & que c’étoit uniquement sous ce jour, qu’un Fils si respectueux vouloit la considérer. Elle dit quelques mots, des soins qu’elle avoit apportés… de ce qu’elle auroit voulu faire… si la… Il l’interrompit : n’en parlons plus, Madame. M. Grandisson, qui est d’un excellent naturel, mais un peu trop ardent, m’a dit