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du Chev. Grandisson.

Mylord,

« Jamais un Frere n’eut plus de tendresse que moi pour ses Sœurs. Par un effet naturel de ce sentiment, j’apprens avec une satisfaction extrême ceux que vous avez conçus pour ma Sœur aînée. Ce n’est pas de ma part, que vous devez attendre des obstacles. Mais que suis-je, dans cette occasion ? Ma Sœur est dans la dépendance absolue de mon Pere. J’y suis moi-même. La considération qu’il marque ici pour moi, me confond. Elle me lie au respect par une double chaîne. Ce seroit tirer trop d’avantage de sa bonté, que de lui offrir mon humble opinion avant qu’il lui ait plu de me la demander. S’il le fait, soyez sûr, Mylord, que dans la supposition d’un louable retour du côté de ma Sœur, mon suffrage vous est acquis, avec toute la chaleur d’une parfaite estime & d’une tendre amitié. J’ai l’honneur, &c. »

Une Lettre, où l’affection de Sir Charles éclatoit si vivement pour ses deux Sœurs, leur fut d’autant plus agréable, qu’elles commençoient à craindre que la défense de leur Pere ne l’eût refroidie.

Je ne vous ferai point le détail d’une autre conversation sur ce même sujet, entre Mylord & Sir Thomas ; quoique je l’aie devant les yeux, de la main même de Mylord, qui se hâta de l’écrire aussi-tôt, pour le communiquer à Miss Caroline, en lui abandonnant