vous pourriez passer, au Château de Grandisson, le tems que vous desirez. Vous trouverez des amusemens dans le voisinage. Votre Cousin y sera. Il fera les honneurs du Canton ; & si je juge de vos sentimens, par la liberté avec laquelle vous le traitez, peut-être est-il mieux dans votre cœur que vous ne pensez vous-même.
Miss Grand. Votre servante, Monsieur. Mais j’aurai mon tour. De grace ; Sir Charles, puis-je vous demander… nous sommes ici entre Freres & Sœurs.
Sir Ch. (En souriant). Doucement, Charlotte. Si c’est par représailles que vous me faites des questions, je ne réponds point.
Miss Grand. Par représailles !… pas tout-à-fait non plus. Mais, suivant la Lettre que M. Barlet nous a lue, lorsque Mylord W… vous a proposé de penser au mariage, vos réponses nous ont fait craindre que vous n’y ayez point d’inclination.
Mylady L. Vous n’êtes pas cérémonieuse, Charlotte.
[Sérieusement, Lucie, elle m’a fait trembler.]
Miss Grand. Pourquoi des cérémonies entre de si proches Parens !
Sir Ch. Écoutons Charlotte.
Miss Grand. Je voudrois donc vous demander, Monsieur, si votre dessein n’est pas de vous marier un jour ?
Sir Ch. oui, Charlotte, c’est mon des-