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Histoire

dans tout ce qui n’a point de rapport au Fils, elle en use fort bien avec le Pere. Mais entendant les affaires, & Sir Henry n’ayant pas le même goût, elle s’est attribuée la disposition de tous leurs revenus communs ; ce qui ôte le pouvoir à son Mari de faire la moindre libéralité sans sa participation.

Ils ne laissent pas de faire profession, tous deux, d’une haute admiration pour le caractere de Sir Charles ; & les Lettres de leur Fils n’y ont pas moins contribué que le témoignage public : d’où je crois pouvoir conclure que, si Sir Charles trouve l’occasion de lier connoissance avec Mylady Belcher, il la fera consentir tôt ou tard au retour de son Fils ; sur-tout à présent qu’elle commence à perdre l’espérance d’avoir des Enfans de ce mariage. M. Belcher, qui se le promet aussi, écrit à Sir Charles qu’il est dans la disposition de rendre toute sorte de respects à la Femme de son Pere, & de prendre pour elle les sentimens d’un Fils, lorsqu’elle le voudra souffrir auprès d’elle. Mais il déclare qu’il renonce plutôt à sa patrie, que d’exposer son Pere au moindre chagrin, en y retournant sans l’aveu d’une Femme impérieuse, qui lui en feroit porter la peine ; & dans son incertitude, il se propose de quitter Vienne, où il est actuellement, pour venir attendre à Paris que Sir Charles, qu’il croit capable de réussir dans tout ce que l’amitié peut lui faire entreprendre, & qui sera secondé par la tendresse de son Pere, obtienne