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du Chev. Grandisson.

à l’Ambassadeur d’Angleterre, qui intéressa dans cet événement tous les Ministres des Puissances Chrétiennes ; & leurs plaintes, portées de concert au Visir, obtinrent facilement un ordre pour la liberté du Docteur. Le Chevalier ne se fiant point assez à la diligence du Chiaoux qui en fut chargé, prit le parti de l’accompagner, pour presser sa marche. Il arriva dans Athênes le jour même, comme il l’apprit du Gouverneur, que la justice turque devoit livrer M. Barlet au fatal cordon. Un danger si pressant rendit le Docteur plus cher que jamais au Chevalier Grandisson. Un secours si heureux ne put manquer de rendre le Chevalier plus cher au Docteur ; &, dans leur tendresse mutuelle, ils n’en conçurent pas moins pour M. Belcher, qui non-seulement avoit été le premier instrument de cette agréable révolution, mais qui n’avoit pas voulu quitter Athênes, sans voir le Docteur hors de péril, & qui n’avoit pas ménagé ses soins ni sa bourse, pour obtenir que la sentence fût suspendue. Tel fut le ciment de leur amitié. Elle avoit commencé, entre les deux jeunes gens, par le rapport de leurs caracteres. C’est à leur bonté que M. Barlet doit l’honneur qu’ils lui font, tous deux, de le traiter comme un Pere ; & son plus grand plaisir, jusqu’à ce jour, est d’écrire à M. Belcher tout ce qui concerne la vie & les actions d’un homme, que l’un s’est proposé pour modele,