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Histoire

ceptoient le legs, dans les termes du Testament.

J’ai repris : trois autres mille livres doivent être employées en œuvres de charité, à la discrétion de l’Exécuteur. Il y a quelques présens, qui regardent trois ou quatre Amis de votre Oncle. Le reste, qui ne monte pas à moins de vingt-quatre mille livres sterling, tombe à l’Exécuteur, qui est nommé aussi Légataire universel ; faveur qu’il n’a pas plus desirée qu’il ne s’y est attendu.

L’Aîné a dit, en penchant la tête vers moi ; que le Ciel, Monsieur, la fasse prospérer entre vos mains ! Le Cadet s’est hâté d’ajouter : elle ne pouvoit tomber dans celles d’un plus honnête homme. La jeune personne a remué les levres : mais, quoiqu’elle n’ait pas prononcé son compliment, j’ai cru lire dans ses yeux qu’elle m’en faisoit un.

Il me semble, cher Docteur, qu’il y a peu de générosité à tenir les esprits en suspens, quoique dans la vue d’obliger. Le plaisir qu’on trouve à surprendre ne peut venir, dans cette occasion, que d’une vanité qui a quelque chose d’offensant. Je souhaite ardemment, leur ai-je dit, de pouvoir vous être utile. Expliquez-vous librement, Messieurs, peut-être demanderai-je à Mademoiselle un moment d’entretien particulier : Qu’attendiez-vous de votre Oncle ? Que faudroit-il, pour suivre avec quelque avantage la voie par laquelle chacun de vous est entré dans le monde ? J’ai assuré M. Sylvestre