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du Chev. Grandisson.

& moins trompées dans notre attente, que vous ne l’êtes actuellement vous-même.

Miss Byr. Chere Miss Grandisson !

Miss Grand. Apprenez une autre fois à ne pas faire parler vos yeux au lieu de vos levres.

[Une troisième Sœur ! Ô Lucie ! Je crois qu’en effet je parus fort sotte ; & j’avoue que mon attente fut trompée.]

Miss Byr. Est-ce tout, chere miss ? Vous voyez par cette question, que je suis résolue de laisser faire leur office à mes levres.

Miss Grand. C’est tout ; car il se retira dans son cabinet après cette réponse.

Miss Byr. Comment se retira-t-il ? Remarquâtes-vous un peu d’émo… Vous riez de ma folie, de ma présomption, peut-être ?

Miss Grand. [En souriant.] Non, je ne vis pas de changement dans son visage ni dans ses manieres. Je ne remarquai pas beaucoup d’émo

Miss Byr. Hé bien, Mesdames, ce que j’ai à dire, c’est qu’il ne me reste point d’autre parti que d’emprunter un carrosse & six chevaux, pour retourner promptement en Northampton-Shire.

Miss Grand. Pourquoi donc, chere Henriette ?

Miss Byr. Parce qu’il est impossible que chaque fois que je paroîtrai devant votre Frere, je ne perde pas quelque chose à son estime, soit que j’aie la bouche ouverte, ou fermée.