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Histoire

consentoit à nous accompagner ici. Mais je la trouve éternellement occupée de ses écritures ; & je n’ai pas voulu mendier une occasion qui ne s’offroit pas d’elle-même.

Sir Ch. Je ne voudrois pas vous interrompre, Charlotte ; mais puis-je vous demander si toute l’affaire s’est traitée par Lettres ? Ne vous êtes-vous pas vus quelquefois ?

Miss Grand. Nous nous sommes vus : mais nos rencontres n’ont point été fréquentes ; parce qu’il étoit tantôt en Écosse, tantôt en Irlande, ou dans d’autres Provinces du Royaume, & qu’il y passoit six ou sept mois avec sa Troupe.

Sir Ch. Dans quel lieu est-il à présent ?

Miss Grand. Sir Charles badine. Ceux qui vous ont informé de l’affaire, Monsieur, n’auront pas manqué d’y joindre cette circonstance.

Sir Ch. (souriant). Il est vrai, Mademoiselle, qu’on ne me l’a point cachée. Il est à Londres.

Miss Grand. Je me flatte d’après une confession si naïve, que mon Frere est trop généreux pour me tendre des piéges, comme je le mériterois si j’étois moins sincère.

Sir Ch. Ce reproche est juste, Charlotte ; & je vous demande pardon. N’ai-je pas dit que chacun de nous en a quelquefois besoin ? Cependant mon intention n’étoit pas de vous embarrasser ; je ne pense, en vérité, qu’à vous tendre la main.

Miss Grand. Avec un Frere tel que vous, que n’avons-nous eu la liberté de lui écrire