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du Chev. Grandisson.

mais que c’étoit une chose impossible. Que ne donnerois-je pas pour savoir d’où vient cette impossibilité ? Ah Lucie… mais je ne sais ce que je voulois ajouter. C’est ce qui arrive à toutes les folles, & je commence à me croire du nombre.

Sir Charles ne manqua pas, en arrivant en Angleterre, de rendre ses devoirs à Mylord W. son Oncle maternel, qui faisoit sa demeure dans une terre proche de Windsor. Je vous ai dit que Mylord avoit conçu de fâcheuses préventions contre lui, par la seule raison qu’il étoit aimé de son Pere, pour lequel ce Seigneur avoit toujours eu de l’aversion. Leur premiere entrevue fut non-seulement d’une froideur extrême de la part de l’Oncle ; mais accompagnée d’explications si offensantes pour la mémoire du Mort, que le jeune Chevalier, dans le partage de ses sentimens, eut besoin de toute sa modération pour se contenir. Mais il sut allier, avec tant de prudence & de grace, la fermeté qu’il devoit à la défense de son Pere, & son respect pour le Frere de sa Mere, que Mylord ne pouvant résister aux charmes de l’esprit & de la vertu, le serra dans ses bras, lui promit toute sa tendresse, & lui prédit qu’il seroit un grand homme.

Vous avez lu dans une de mes Lettres, que Sir Charles partant de Florence, pour venir attendre à Paris la permission de repasser en Angleterre, avoit laissé Miss Jervins, sa