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mandée par le colonel Marsh, présenta un caractère beaucoup plus redoutable. Le Rhode-Island et le New-Hampshire s’étaient joints au Massachusetts pour rendre l’attaque décisive. Cependant après un siège de onze jours, Marsh, repoussé sur tous les points, dut reprendre la mer ; mais au lieu de s’en retourner à Boston où il craignait d’être blâmé, il se réfugia à Casco. De là il écrivit au gouverneur Dudley pour l’informer de l’insuccès de sa tentative qu’il attribuait à ses officiers et à ses soldats, lesquels auraient refusé de le seconder. Le désappointement fut immense dans la capitale : l’on s’attendait si peu à un tel résultat que des préparatifs avaient même été faits pour célébrer avec pompe la prise de Port-Royal.

Humilié, mais non découragé, Dudley ne pouvant se résigner à licencier les troupes qu’il avait organisées et sur lesquelles il avait fondé de si belles espérances, intima à Marsh l’ordre de retenir bon gré mal gré ses soldats à bord de ses vaisseaux et de revenir sans tarder à Port-Royal avec le renfort qu’il lui envoyait. En même temps avaient été nommés trois commissaires chargés de surveiller les opérations d’un nouveau siège. Marsh, incapable de surmonter l’abattement et la tristesse qui s’étaient emparés de lui, déclina l’honneur de présider à cette expédition. Wainright, qui commandait en second, dut en prendre la responsabilité. Mais il ne fut pas plus heureux que son ancien chef ; et après un siège qui fut assez long, il se rembarqua sans avoir pu rien effectuer. Ceci se passait en août 1707[1].

    n’est pas exact. Les documents ne parlent que de Beaubassin. Benjamin Church débarqua, il est vrai, à Jemsek, le 16 octobre 1696. Mais Villebon fit une telle défense de la place que l’ennemi dut se rembarquer sans avoir remporté aucun avantage. Cf. note 13.

  1. Joseph Dudley, ancien président de la Nouvelle-Angleterre, fut nommé