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autres. Le 23 septembre 1726, il faisait condamner son serviteur Robert Nicholes à une peine infamante pour avoir osé l’assaillir à Canso, en octobre 1725. Au mois de juillet 1727, M. Shirreff, secrétaire du conseil, donnait sa démission à la suite de difficultés avec lui. « En août de la même année, dit encore Murdoch, un dissentiment s’éleva entre le gouverneur et messieurs Winniett, Blinn et Bissell, marchands, chargés de ravitailler la garnison[1]. » D’où échange de paroles amères, et finalement la prison pour James Blinn, en particulier, qui n’avait pas ménagé l’auguste personnalité d’Armstrong ! En septembre, le gouverneur notifia les habitants d’Annapolis d’avoir à prêter le serment. Sur leur refus de le faire, à moins qu’une clause n’y fut introduite pour les exempter de porter les armes, le gouverneur fit jeter dans les fers Charles Landry, Guillaume Bourgeois et Francis Richard, à qui avait été confié le soin de négocier avec lui pour leurs frères Acadiens[2]. Ce dernier événement est bien relaté au volume des Archives, sauf un détail significatif qui a échappé au compilateur, à savoir : Landry étant bien malade, sa femme demanda avec instances sa mise en liberté provisoire, promettant sur l’honneur de le ramener aussitôt qu’il serait rétabli. La supplique de cette pauvre femme fut repoussée[3]. Le 12 juillet 1728, Armstrong écrivit à M. Stanion, du Bureau du Secrétaire d’État : « Des plaintes ayant été portées contre moi par deux ou trois marchands de la Province, animés de mauvaises intentions à mon égard, et ces plaintes étant tombées aux mains du gouverneur Philipps, celui-ci sera trop heureux de s’en servir contre

  1. Ibid., ch. XLIX, p. 444.
  2. N. S. Archives, p. 77-8-9.
  3. B. Murdoch, vol. I. Appendice 6 au chapitre XLIX.