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sous réserve de ne pas prendre les armes[1]. » Le même, écrivant aux Lords du commerce, le 18 juillet 1755 : « Comme les habitants français de cette Province n’ont jamais, en aucun temps, prêté le serment d’allégeance à Sa Majesté sans y mettre de condition, unqualified[2] … »

En septembre 1749, le gouverneur Cornwallis répondait de la sorte à une lettre collective des Acadiens : « Vous avez toujours refusé, messieurs, de prêter ce serment sans une réserve expresse. Vous me dites que le général Philipps vous a accordé la réserve que vous demandez : et moi, je vous dis que le général qui a fait pareille concession a manqué à son devoir[3]… » Le gouverneur Thomas Hopson, qui succéda à Cornwallis en août 1752, écrivait aux Lords du commerce, le 10 décembre de cette même année : « Je serais heureux d’avoir, dès le printemps prochain, l’opinion de vos Seigneuries concernant le serment que l’article 68 des instructions que j’ai reçues m’ordonne de faire prêter aux habitants français. M. Cornwallis vous dira combien il est difficile, sinon presque impossible, d’user de rigueur à cet égard, et quelles conséquences désastreuses pourraient résulter si nous employions la force. Je crois qu’il pourra également vous faire connaître que les habitants de Chinecto (Beaubassin), qui avaient déjà prêté ce serment aux conditions que leur avait consenties le général Philipps[4]… »

  1. N. S. Doc. Lettre du 30 nov. 1755. Page 284.
  2. N. S. Doc., p. 259.
  3. N. S. Doc. p. 174. Réponse de Cornwallis, trad. du français. Le texte anglais porte : « You bave always refused, gentlemen, to take this oath without an unexpressed reservation. » Unexpressed doit être une faute de copie, à moins que Cornwallis n’ait voulu parler d’une réserve non écrite et simplement sous-entendue.
  4. N. S. Doc. p. 197.