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de venir en aide à leurs frères de Port-Royal. Toute la population en état de travailler prêta vaillamment son concours, et le chemin se dessinait rapidement à travers la forêt et la brousse. En face d’une détermination de quitter le pays, qui se manifestait avec si peu d’équivoque, Philipps prit l’alarme. Mais qu’y faire ? Pouvait-il raisonnablement s’opposer à ces travaux, indispensables pour que les colons pussent opérer leur transmigration ? Évidemment non, car c’était le seul moyen qu’il leur restait pour s’éloigner, et se conformer par là à l’alternative que la proclamation du gouverneur les avait laissés libres d’adopter… Et pourtant, il fallait de toute nécessité entraver ce départ, en ruiner l’exécution !…

Non vraiment, si les documents officiels n’étaient là pour établir, de façon irréfutable, à quels procédés Philipps eut recours pour frustrer à nouveau les Acadiens et anéantir leur légitime projet, l’on n’y croirait pas. Voyons donc ces procédés :


« À un conseil tenu en la résidence de M. le Lieutenant gouverneur, Garnison de Sa Majesté, Annapolis Royal, le mardi 17 mai 1720.

Présents :

Monsieur le Lieutenant-Gouverneur, Major Lawrence Armstrong, président, Major Paul Mascarene, le révérend John Harrison, Cyprien Southack, Ecr., Arthur Savage, Ecr., Hibbert Newton, Ecr., William Skene, Ecr., William Shirreff, Ecr.

Monsieur le Lieutenant-Gouverneur ayant informé le Bureau que son Excellence le général Philipps a reçu avis que les français habitant sur cette rivière sont à percer un chemin d’ici aux Mines, ce qui le porte à croire qu’ils ont