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lois leur intimer des sentiments contraires à leurs Inclinations, ce que je ne feray jamais. Ainsy Monsieur permettez moy de vous dire afin que vous n’aiez rien à dire de ma conduitte dans cette affaire, je suis dans la Résolution de ne leurs donner aucun conseil ; n’y pour n’y contre, et comme cela vous reconnoistrez, Monsieur, parfaittement leurs Inclinations naturelles, et la Disposition dans laquelle ils seront véritablement.

« A l’Egard de la chélouppe dont vous me parlé, le Bruit cours que les Sauvages l’ont brûlée, cependant j’en escriray à l’habitant françois qui est à Mirligueche, pour en savoir la vérité ; il ne me reste plus qu’a vous asseurer que j’av l’honneur d’estre

« Monsieur
« Votre très humble Serviteur
« F. Félix Pain Recollet Miss : ind.


« Des Mines
ce 29e mars 1718[1]. »

Il paraît certain, d’après la teneur de cette lettre, que le gouverneur Doucett sollicitait le concours de ce missionnaire pour influencer les Acadiens dans le sens de la prestation d’un serment sans réserve. En justice pour le gouverneur Doucett, nous devons dire qu’il se déclara satisfait de la réponse du Père Pain et de la volonté qu’il lui exprimait de ne point se mêler d’affaires temporelles. Nous avons également une lettre-réponse du gouverneur du Cap Breton, confirmant ce que nous avons dit précédemment au sujet des obstacles mis au départ des Acadiens.

  1. P. R. O. Col. Records. Board of Trade. Nova Scotia. Vol. 2. Doc. inédits sur l’Acadie, pièce XXI.