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Tintamarre, 120 ; Memeramcouk, 46 ; Chipoudy, 8 ; Petkoudiack, 1. — Total, 1,113 âmes.

Or, ce total de 1,113 réfugiés ajouté aux 1,473 âmes du dénombrement du 31 janvier 1752, indique qu’à cette date, la population était de 2,586 âmes.

Pendant les trois années qui suivirent, le nombre des réfugiés fut doublé par les Acadiens qui quittèrent les districts de Port-Royal, des Mines, de Piziquid et de Cobequid. Mais après la reddition de Beauséjour le 16 juin 1755, un fort courant d’émigration se dirigea du côté de l’île Royale et de l’île Saint-Jean.

Dans un mémoire du juge Belcher lu devant le Conseil à Halifax le 28 juillet 1755, il est dit que la population de la Nouvelle-Écosse et de l’isthme de Chignictou, était à cette époque de 8,000 âmes. Le 11 août 1755, le lieutenant-gouverneur Lawrence dit dans sa circulaire aux gouverneurs des colonies britanniques en Amérique : « La population doit être de 7,000 âmes environ. » Le chiffre de 10,000 serait plus exact, car près de 7,000 furent faits prisonniers et déportés et les autres s’enfuirent dans les bois ou se réfugièrent à la rivière Saint-Jean, à Miramichi, à l’île Saint-Jean, etc. Au-delà de 1,500 qui échappèrent à la déportation se réfugièrent dans la province de Québec où ils furent rejoints par un nombre aussi considérable qui revinrent des colonies de la Nouvelle-Angleterre pendant les années 1766, 1767 jusqu’à 1775 et se fixèrent dans cette province. Il doit donc y avoir aujourd’hui plus d’Acado-canadiens dans la province de Québec que d’Acadiens dans les provinces maritimes où ils forment une population de 140,000 âmes.

Il y a aussi beaucoup d’Acadiens à la baie Saint-Georges de Terre-Neuve, à Saint-Pierre et Miquelon, aux îles de la Madeleine et sur les côtes du Labrador, sans compter plusieurs autres milliers qui habitent la Louisiane et le grand nombre disséminé dans les autres états de la république voisine. Un grand nombre d’habitants de la Colombie-Anglaise, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la province d’Ontario, sont d’origine acadienne. En fait, il se trouve des Acadiens partout, même en France.

Les archives coloniales des provinces de la baie du Massachusetts, de New-York, du Connecticut et de la Pennsylvanie, démontrent que des lois furent édictées pour secourir et mettre en apprentissage les malheureux Acadiens déportés dans l’automne de 1755.

Les lois de la Législature du Massachusetts, relatives à ce sujet, sont reproduites dans l’appendice E.

Le 20 février 1756, la Chambre d’assemblée de Philadelphie vota un projet de loi intitulé « Acte à l’effet de placer les habitants de la Nouvelle-Écosse déportés dans cette province, dans les comtés de Philadelphie, de Bucks, de Chester et de Lancaster et dans les bourgs d’iceux, et de prendre des mesures à cette fin. » Le même jour cet acte fut soumis à l’approbation du gouverneur.

Le 3 mars deux membres de la Législature furent délégués auprès du gouverneur pour savoir si celui-ci avait pris une décision au sujet du projet de loi