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çais et la déclaration qui devait être faite conformément aux ordres de Sa Majesté.

« Après avoir lu la formule de serment ci-après que les habitants français avaient prêté, le colonel Mascarène en remit à Son Excellence une copie signée de ceux-ci : « Je promets & jure sincèrement en Foi de Chrétien que je serai entièrement fidèle & obéirai vraiment Sa Majesté Le Roi George le Second que je reconnois pour le Souverain Seingneur de l’Acadie ou Nouvelle-Écosse. Ainsi que Dieu me soit en Aide. »

« Le colonel Mascarène fit part au Conseil que les Français prétendaient n’avoir prêté ce serment qu’à la condition d’être toujours dispensés de porter les armes. Pour cette raison, il fut proposé d’ajouter la clause suivante à la formule de serment ci-dessus : « Et ce serment je prens sans réserve. » Mais comme le Conseil fut d’avis que la formule de serment ci-dessus qu’ils ont prêté et souscrit jusqu’à présent, ne renfermait aucune condition, il fut jugé nécessaire d’informer les Français qu’ils devaient prêter le serment sans aucune réserve ou clause sous-entendue. »

« Dans les procès-verbaux du Conseil, il est fait mention de « la déclaration qui doit être faite aux Acadiens par ordre de Sa Majesté. »

J’ai cru pendant longtemps et bon nombre ont dû penser comme moi, que cette déclaration avait été rédigée par ordre de Cornwallis. Mais tel n’est pas le cas puisqu’il est dit dans une lettre contenant des instructions des Commissaires du Commerce, datée de Portsmouth, 15 mai 1749 (vieux style) : « Nous vous transmettons aussi dans des boîtes indiquées par les numéros 1, 2, 3 et 4, que vous remettra le capitaine Rous, 100 exemplaires en anglais et 200 en français de la déclaration que vous avez ordre de communiquer aux habitants français. » Cornwallis signa ces exemplaires à « Chebouctou le 14 juillet 1749, » soit le 25 juillet d’après le nouveau calendrier.

La version française de cette déclaration est reproduite dans l’appendice C où se trouve aussi une autre déclaration en français fait par Cornwallis lui-même, en réponse à la demande que lui firent les habitants le 1er août 1749, d’être dispensés de prendre les armes en temps de guerre. Il est déclaré dans cette requête que si cette faveur leur est accordée, tous les Acadiens sont prêts à renouveler leur serment de fidélité au roi d’Angleterre. Cornwallis repoussa cette demande, et par la suite, ni les efforts de Cornwallis, ni ceux de Hopson son successeur, et du colonel Charles Lawrence qui devint président du Conseil après le départ de ce dernier, ne purent décider les Acadiens à prêter le serment sans réserve.

Dans l’appendice D se trouvent la pétition de l’abbé Charles René de lesquels est une lettre de William Cotterell au gouverneur Hopson, concernant la formule du serment qui fut proposé de temps à autre aux Acadiens et les réponses de ceux-ci.

Dans l’appendice C il y a quelques documents relatifs à ce sujet, parmi Breslay, curé de Port-Royal, au général Richard Philipps et celle des Acadiens