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d’une pareille transmigration. Nous attendons vos derniers ordres à ce sujet, et nous avons l’honneur d’être avec tout le respect et la soumission possible


Monsieur,
Vos très humbles et très obéissants serviteurs,
Les habitants de la rivière Saint-Jean.

(Reçue le 2 août 1763)[1].

Cette requête n’est pas au volume des Archives. Brown, qui ne se laissait jamais dominer par de mesquines considérations, la trouva assez importante pour lui accorder une petite place dans son manuscrit. Ces pauvres gens étaient, nous le voulons bien, très-ignorants, tout de même cette requête n’avait pas été apparemment rédigée par un prêtre, puisque, d’après sa teneur même, ils en demandaient un. Leur principale demande n’était pas très exigeante, puisqu’ils ne réclamaient, pour toute faveur, que le privilège de moissonner ce qu’ils avaient semé, et on était à la veille de la moisson.

Nous savons qu’ils eurent à déguerpir, mais nous ignorons s’ils purent jouir de leur récolte ; nous aimons à le croire[2]. Nous aimons à croire que Lawrence, Belcher et leur entourage, n’étaient pas tous foncièrement méchants ;

  1. Can. Fr. Doc. In. II. 91.
  2. Le MS. orig. — fol. 854, porte la note suivante : — « Nous avons pu nous assurer depuis, que cette lettre, si respectueuse, si soumise, fut sévèrement blâmée par Wilniot. Puisqu’il en est ainsi, on ne peut guère douter que leurs