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cela aura pour effet de nuire considérablement à la colonisation des autres parties[1]. »

C’était apparamment cette nouvelle raison qui avait motivée cette nouvelle lettre ; dans son esprit, Belcher la croyait décisive. Il y avait déjà un an qu’il retenait captifs à Halifax environ 1000 Acadiens, et tous ses griefs ne se bornaient encore qu’à des craintes pour l’avenir. Il n’avait pas un fait actuel, pas un meurtre, pas un assaut, pas un vol, pas même un refus d’obéissance à signaler. C’était vraiment désappointant à l’extrême ; ses 20,000 acres de terre couraient un danger.

Amherst y répondit le 28 avril, et c’était encore un refus, une fin de non-recevoir, la quatrième.

« Je ne puis dire que j’aie quelques appréhensions concernant la colonie qui va être établie à Chignecto… Les Acadiens ne sont peut-être pas aussi entièrement bien disposés que je le souhaiterais, mais je m’attends de leur part à une conduite différente de celle qui s’est manifestée jusqu’ici, car ils n’ont jamais été dans une situation semblable à celle dans laquelle ils sont maintenant, et il est difficile de croire qu’ils seront assez méchants pour tenter quoi que ce soit à l’heure qu’il est, contre l’établissement de la Province[2]. »

Belcher semble avoir abandonné, après cela, tout l’espoir d’obtenir de ce côté l’autorisation tant désirée, car on ne trouve plus aucune communication entre Amherst et lui, pendant une longue période, si ce n’est la suivante, par

  1. N. S. D. P. 327. Nous ferons remarquer que Belcher, écrivant le 15 avril, n’avait pas reçu la lettre d’Amherst datée du même jour.
  2. N. S. D. P. 328.