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le même Amherst accuse réception de quatre autres lettres de Lawrence, l’une du 22 août, l’autre du 17 septembre, et les deux autres du mois de décembre[1]. Ces lettres avaient-elles disparu des Archives, ainsi que tous les autres documents se rapportant à la première déportation, et dont parle Haliburton ? Si cela était, n’est-il pas étonnant que le compilateur des Archives n’ait pas, dans une toute petite note marginale, comme il en mettait si souvent lorsque cela lui convenait, mentionné ce fait étrange, même sans commentaires si cela lui répugnait, afin de tenir le lecteur au courant de cette disparition, ou de lui faire connaître les raisons qu’il pouvait avoir de les soustraire à sa vue ? Lawrence avait pourtant eu beau jeu pour ne dire que ce qu’il voulait ; il plaidait lui-même sa cause. Mais le public eût été, par cette publication, mis au fait des événements, dont il eût pu juger à travers les habiletés de langage : c’était un danger qu’il fallait écarter. Telle est la seule explication qui nous semble plausible de cette extraordinaire omission : le trop complaisant compilateur n’a osé ni insérer ces documents ni avertir qu’il les laissait de côté.

En dépit de toutes ces lacunes, nous allons essayer d’aller jusqu’au fond de cette lamentable histoire, et de mettre à nu les turpitudes qui se cachent sous ces soustractions intéressées, turpitudes que cherchent à voiler des flagorneurs de l’espèce de Parkman et de Thomas B. Akins. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de tant de documents pour saisir les motifs qui faisaient agir Lawrence, Belcher, Wilmot, et tout le reste de l’entourage du gouverneur. Le peu

  1. N. S. D. P. 467.