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tère de ce fougueux abbé, sont entièrement basés sur deux sources suspectes, sinon méprisables[1]. Il était difficile de baser des opinions sérieuses sur ces deux seuls appuis, d’un côté le traître Pichon, de l’autre, cet auteur des Mémoires, si imprégné de voltairianisme. Cependant, le rôle joué par Le Loutre a été trop considérable pour que nous l’ignorions ou en fassions semblant, à raison de ces sources peu recommandables. Nous croyons que, dans ces conditions, la conduite à tenir était de ne pas rejeter tout-à-fait ces deux autorités, mais de s’en aider pour arriver à des conclusions à peu près satisfaisantes. C’est ce que nous avons tenté de faire ; et nous n’aurions aucun reproche à adresser à Parkman, s’il eut apporté du discernement et de la prudence dans l’emploi qu’il a fait de ces mêmes écrits, s’il leur eût accordé, non tout l’espace, mais une place secondaire, s’il eût, montré surtout, avec clarté, et chaque fois qu’il le cite, que c’était bien à Pichon qu’il empruntait ses dires, et quel était ce Pichon, et enfin s’il eût pris la peine de faire remarquer l’esprit qui animait l’auteur des Mémoires.



  1. Ceci n’infirme-t-il pas ce qui vient d’être dit ?